Avril 2020 #2

L’architecture dans la littérature

Cette semaine, pour leur deuxième envoi conjoint, le CAUE de la Mayenne et son groupe de réflexion vous proposent une incursion dans la vaste et nébuleuse thématique de « l’architecture dans la littérature ».

Ainsi vous est proposé des ouvrages d’époques variées, d’auteurs considérés comme « classiques » et d’écrivains contemporains. 
De l’utopie de Thomas More (Librio, 2018) à L’aménagement du territoire d’Aurélien Bellanger (Gallimard, 2014), quel regard portent les écrivains sur leur cadre de vie et quelle vision la littérature esquisse-t-elle de la ville de demain ? Dans l’espoir que cette bibliographie sera à nouveau un moment d’évasion et de réflexion.

Benoît DESVAUX et Anaïs ROHFRITSCH
Architectes du groupe de réflexion CAUE
Brigitte MALIGORNE
Présidente du groupe de réflexion CAUE

Autres médiagraphies…

Au xvie siècle

La période de l’Humanisme correspond à une ouverture sur le monde, à un véritable intérêt porté à l’homme en tant qu’individu. L’être humain – dans toute sa diversité, intellectuelle et physique – va devenir le centre des préoccupations de nombreux artistes, de nombreux écrivains.

La vogue des récits utopiques, dès le xvie siècle, donne naissance à des projets architecturaux novateurs, souvent visionnaires.

Ainsi, en 1516, Thomas More publie Utopie, à la fois critique du monde existant et imagination d’un monde à venir. On y trouve notamment une description précise de ce que serait la ville idéale, Amaurote. Le lecteur contemporain est étonné de presqu’y voir ce qu’il connaît…

Au xviie siècle

Sans s’arrêter sur La Carte du Tendre, imaginée au xviie siècle, l’époque des Lumières voit s’épanouir des recherches d’architectures nouvelles, liées aux transformations des modes de vie et de l’urbanisme.

Voltaire, dans le chapitre « L’Eldorado » de Candide nous présente également une ville idéale.

Au xixe siècle

Après la Révolution, le xixe siècle et sa révolution industrielle, fait une large place aux grands romans sociaux, tels ceux de Balzac, Zola, … Ces œuvres nous dépeignent des lieux, des sociétés et des époques au sein desquels prennent place des villes et des architectures, et inversement, les villes et architectures dépeignent les sociétés. Ainsi dans Le Père Goriot de « La Comédie humaine » de Balzac, ou, dans Au Bonheur des dames de Zola.

Au xxe siècle et aujourd’hui

Aujourd’hui, de jeunes écrivains continuent à réfléchir sur ces architectures témoignages de la vie, de ses transformations, de ses bonheurs, de ses tourments ; sur la vie, le monde et ses aménagements.

Aurélien Bellanger L’aménagement du territoire (2014), Le Grand Paris (2017 – Gallimard). Voir sur YouTube, août 2014, vidéo Librairie Mollat.

Marie Richeux Climats de France (2017 – Sabine Wespieser). La Cité Heureuse de Meudon-la-Forêt et  la cité de Bab el Oued à Alger, Climat de France, ont toutes deux été construites par Fernand Pouillon ; deux cités, deux pays liés par l’Histoire. Jusqu’où un bâtiment « par ses espaces, ses sons et ses circulations » peut-il « conditionner la forme d’une existence », peut-il influer sur notre rapport à l’autre et au monde ? « Comment les lieux d’enfance déposent-ils en nous ? » … Voir aussi  sur YouTube, août 2017, vidéo Librairie Mollat.

Et aussi, le roman de Fernand Pouillon Les Pierres sauvages (1964 – Le Seuil)

 Texte écrit et sélection proposée par Brigitte Maligorne

Mots-clés : littérature